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Se résigner ou Renoncer ?


On croit la plupart du temps que "renoncer" c'est baisser les bras, se résigner, et si c'était le contraire !

Et si justement le renoncement amenait un détachement positif, une liberté profonde pour permettre à nos désirs de se révéler ?

Se résigner est une attitude plutôt négative de soumission, car sous entendue "de force", face à une situation ou à une personne. Comme la personne sent qu'elle n'a pas le choix, elle se sent triste et impuissante, et se sent vaincue par le monde, la vie.

La résignation est passive et amène à la dépression; elle use !

La vie perd son sens, sa force.

Renoncer est une attitude positive complètement à l'opposé. Ce n'est pas une croyance mentale, c'est en fait un état. La personne choisit en pleine conscience, au plus profond de ses cellules (c'est un état de lâcher-prise total) d'accepter ce qui est car elle a compris que la chose désirée était illusoire ou inaccessible. Le renoncement, c'est cesser de vouloir quelque chose ou quelqu'un.

Au départ, cela peut passer par le mental (pour comprendre le sens), mais le renoncement est une attitude de profond lâcher-prise, où justement il n'y a pas de place pour le mental.

Dans les deux cas on subit (négativement ou positivement).

Soit on n'est pas conscient et on subit en s'opposant, en se révoltant; cela entraîne la souffrance. Soit on est conscient de subir en lâchant prise et cela amène un état de paix intérieure.

Lorsqu'on est résigné on se sent victime et prisonnier. Lorsqu'on est renonçant, on se sent victorieux et libre.


Le renoncement est une sorte de sagesse/compréhension ultime, celle d'être conscient qu'il y a une "puissance supérieure" (loi karmique en Inde) à qui il vaut mieux obéir si on désire être en paix de façon concrète.

Ce renoncement libère l'ego et amène la plénitude de l'être. L'homme, guidé par son âme, qui devient l'élément central, s'en remet à Dieu, à L'Univers, à la Vie. Un détachement de l'ego s'opère; ce détachement libère le karma.

Cet état d'acceptation de vivre ce que l'on a à vivre, sans courber l'échine", tout en gardant l'estime de soi, et tout en créant sa vie, est essentiel. Le fait de renoncer peut changer complètement notre vie.


Le renoncement religieux est encore plus puissant : le religieux choisit une vie tournée vers Dieu, donc dans l'oubli total de lui-même. Il renonce à la vie extérieure. Le renoncement fait partie des voeux que doivent prononcés les moines.

Le renoncement sous-tend la cohabitation en nous de deux forces (énergies) complémentaires : notre personnalité et notre âme. Notre bonheur passe par cet essentiel : notre personnalité est au service de notre âme, et pas l'inverse !

Cela suppose de croire que l'âme existe, ainsi que la loi karmique. L'âme s'incarne sur terre dans ce qui est notre corps, et en s'incarnant elle vient réaliser le projet pour lequel elle est revenue.

tant que nous ne sommes pas éveillés à cette réalité, notre vie terrestre est errance, et surtout souffrance, liée à toutes nos luttes de survie.


L'âme a besoin de silence, donc de solitude, pour se révéler à nous. La méditation (assise en silence selon Durkheim) aide énormément à nous connecter à elle. c'est dans la solitude et le silence que nous avons accès à un état situé au-delà de la souffrance et de la joie. Plus de béance, plus de blessure, ni de peur, ni d'angoisse. Les abandons consentis, ne sont plus éprouvés comme des privations. La solitude choisie donne accès à la plénitude du silence... un silence dont l'immensité déconcerte... sorte de vacuité infinie, où l'âme se sent libre et respire. Le corps et la psyché, à leur tour respirent et se sentent libres.

Nous savons tous que la vie nous est donnée puis reprise, que notre passage terrestre est éphémère.

La triste réalité est que nous mourrons tous un jour. C'est une réalité qu'il vaut mieux regarder en face et accepter, de façon la plus détachée possible.


Toute avancée comporte une part de sacrifice : renoncer au confort pour vivre l'aventure, renoncer à un certain égoïsme pour faire place à l'amour (sans se sacrifier !!!!), renoncer à une forme d'insouciance pour élever nos enfants ou nous occuper de nos parents en difficulté.

Loin de représenter une amputation à notre être, ces "renoncements" sont nécessaires; certes ils sont parfois douloureux et nous bousculent, mais ils nous allègent du superflu, nous propulsent dans l'énergie des grands engagements.


Pour avancer, il est nécessaire de lâcher du lest.

Renoncer à tout contrôler, renoncer à changer "l'autre", à tout avoir, suivant l'expression "le beurre, et l'argent du beurre.... et parfois même "la crémière" !!!!


Le besoin de reconnaissance est souvent lié au désir de la réussite qui nous vient d'un mythe familial. Nous n'avons rien à réussir, juste à être nous-même et nous accomplir en tant qu'humain, dans une sorte de "mission" qui nous est propre ("Numérologie créative" de Colette Le Floch), tout en donnant beaucoup d'amour autour de soi. C'est cela qui nous rend libre et heureux.


L'accomplissement de soi passe par des renoncements, mais pas par des résignations.


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